Pollution des avions : le cri d’alarme d’un cancérologue
- Le cancérologue Dominique Belpomme a dressé un constat inquiétant des conséquences de la pollution des avions sur la santé.
« Il
est inacceptable de brader la santé des citoyens au nom de l’intérêt
économique. Il est urgent d’éloigner les populations des aéroports !
C’est une question de santé publique. »
C’est un tableau bien noir que dresse le professeur Dominique Belpomme sur les dangers des pollutions chimiques.
Les
propos de cet éminent cancérologue ont donné froid dans le dos aux 150
riverains de l’aéroport de Roissy venus assister, jeudi soir, à la
réunion publique organisée par la municipalité d’Othis (Seine-et-Marne).
En mars dernier, cette commune située non loin de Roissy a menacé
l’Etat d’engager des poursuites en justice. Elle exige la réalisation
rapide d’études sanitaires sur les risques liés aux émanations chimiques
des avions. Dans le Val-d’Oise, le conseil municipal de Taverny a pris
une motion similaire. L’Etat a bien lancé une vaste étude pour mesurer
l’impact du bruit et des polluants aux abords de Roissy et du Bourget.
Mais elle ne devrait pas aboutir avant plusieurs années. La municipalité
a donc invité jeudi soir le professeur Belpomme [1]
Ce cancérologue a participé à la rédaction de l’Appel de Paris en 2004.
Une déclaration internationale sur les dangers sanitaires de la
pollution chimique signée par 1 000 scientifiques et les conseils de
l’ordre des médecins de l’Union europénne. Il vient de publier un livre
intitulé « Avant qu’il ne soit trop tard ! ». « Nous n’avons aucune donnée chiffrée sur la pollution autour des aéroports », a-t-il prévenu.
« Ecologiquement, c’est un très mauvais voisin »
Seule
certitude avancée : l’ensemble des activités de l’aéroport de Roissy
émet 30 % d’oxyde d’azote de plus que le boulevard périphérique
parisien.
« Ecologiquement, Roissy est un très mauvais voisin, a lancé Dominique Belpomme. Une
étude de l’Inserm a démontré que les enfants qui vivent dans un rayon
de 200 m autour d’une station-service ont un risque multiplié par quatre
de déclarer une leucémie. Il ne fait aucun doute que les zones
aéroportuaires sont hyperpolluées. L’atmosphère, mais aussi les
cultures. Quand il pleut, les poussières atmosphériques retombent. »
Le cancérologue a bien sûr évoqué les risques chimiques, les
contaminations par voie respiratoire qui peuvent provoquer des
inflammations dans les bronches mais aussi des cancers, des maladies
cardiovasculaires et des allergies. Les femmes enceintes, les enfants et
les personnes âgées étant les plus fragiles. Le professeur Belpomme a
également souligné les problèmes de surdité liés aux nuisances sonores :
« Les microtraumatismes à répétition auxquels on s’habitue créent une surdité chronique. »
Et de conclure avec insistance sur la nécessité d’aérer et de
dépoussiérer l’intérieur des logements, souvent plus pollué que l’air
extérieur !
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