Energies renouvelables : les investissements repartent à la hausse
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Par Pierre Le Hir
C'est ce que fait apparaître le 9e rapport annuel établi sur le sujet par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Un dynamisme d'autant plus remarquable, souligne le document, que les cours du pétrole se sont effondrés au cours de la même période ; ce qui n'a pourtant pas dissuadé les industriels de miser sur des filières alternatives.
Le niveau d'investissement des pays en développement rattrape celui des pays développés
Evolution des investissements dans les énergies renouvelables entre 2004 et 2014
2008
● pays développés: 121 mds de dollars
● pays en développement: 61 mds de dollars
● pays développés: 121 mds de dollars
● pays en développement: 61 mds de dollars
Ces 103 GW sont équivalents à la puissance électrique de la totalité des centrales nucléaires des Etats-Unis, note le rapport. Ils représentent environ la moitié de la capacité électrique additionnelle installée dans le monde en 2014, toutes sources d'énergie confondues. « Ces technologies adaptées à l'environnement sont devenues un élément indispensable du mix énergétique mondial, commente Achim Steiner, directeur général du PNUE. Leur importance va continuer de croître dans un marché de plus en plus mature, alors que la nécessité de contenir les émissions de CO2 se fait de plus en plus urgente. »
La tendance la plus marquante est la très forte montée en puissance des pays en développement (au sein desquels le rapport classe les émergents), dont les investissements dans le secteur ont fait un bond de 36 %, pour atteindre 131 milliards de dollars (121 milliards d'euros). L'an dernier, ces nations ont ainsi presque fait jeu égal avec les pays développés, alors que trois ans plus tôt, leurs investissements étaient deux fois inférieurs.
La Chine aux avant-postes
Investissements dans les énergies renouvelables en 2014 dans le monde
Europe
● 2014: 57,5 milliards de dollars
● 2014: 57,5 milliards de dollars
L'Europe dans sa globalité arrive en deuxième position, avec une mise de 57,5 milliards de dollars (53 milliards d'euros), qui reste toutefois quasi stationnaire par rapport à 2013. Le rapport met en avant l'explosion de l'éolien offshore aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Allemagne, avec notamment le projet Gemini, qui vise à installer une capacité de 600 mégawatts au large des côtes néerlandaises, pour un coût de 3,8 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros). De ce fait, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas se classent respectivement aux 4e, 5e et 9e rangs des pays les plus investis dans les filières vertes.
Suivent les Etats-Unis, à 35,8 milliards de dollars (33 milliards d'euros), en hausse de 7 %. Dans le « top ten » des nations les plus impliquées figurent aussi le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud.
Un marché dominé par le soleil et le vent
Investissements dans les énergies renouvelables en 2014 par secteur
Eolien
● 2014: 99,0 milliards de dollars
● 2014: 99,0 milliards de dollars
La géothermie gagne elle aussi du terrain (+ 23 %), mais elle n'attire encore que 3 milliards de dollars (2,77 milliards d'euros). C'est encore plus vrai pour les nouvelles énergies marines (+ 110 %), qui peinent à émerger avec seulement 400 millions de dollars (370 millions d'euros) de fonds.
En revanche, la biomasse et la valorisation énergétique des déchets sont en recul (– 10 %), de même que les biocarburants (– 8 %) et la petite hydroélectricité (– 17 %).
L'emprise persistante des fossiles
Finalement, précise le rapport, « les énergies de source éolienne, solaire, géothermique, hydraulique à faible puissance, marine, et à base de biomasse et de déchets, ont contribué à hauteur de 9,1 % à l'électricité produite au niveau mondial en 2014, contre seulement 8,5 % en 2013 ». Ce qui, à l'échelle de la planète, a évité l'émission de 1,3 gigatonne de CO2.Pour autant, la production d'électricité mondiale reste dominée de façon écrasante par les ressources fossiles (charbon, pétrole et gaz), qui en fournissent encore plus de 90 %. De récents documents de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), cités par l'agence Reuters, révèlent que sur la décennie 2003-2013 les crédits accordés par les pays riches pour soutenir les exportations des technologies fossiles ont été plus de cinq fois supérieurs à ceux alloués aux technologies vertes.
« Le pétrole et les énergies renouvelables ne sont pas en compétition directe concernant les investissements en énergie », estime néanmoins Udo Steffens, président de l'Ecole de Francfort, qui a réalisé le rapport du PNUE en association avec Bloomberg New Energy Finance. Selon lui, « l'éolien et le solaire devraient être en mesure de poursuivre leur expansion, en particulier si leur coût continue de baisser ».
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