Acidification des océans
L'océan absorbe naturellement une partie du CO2 de l'atmosphère.
Mais l'augmentation de la quantité de ce gaz dans l'air a des
conséquences encore méconnues sur les océans, contribuant à leur
acidification.
L'acidification des océans, c'est quoi ?
Entre un quart et un tiers du CO2 lié aux activités humaines est
absorbé par les océans chaque année, soit huit milliards de tonnes.
En volume, cela équivaut à plus d'un milliard de piscines
olympiques. Ce CO2 se dissout dans l'eau pour former un acide,
appelé acide carbonique. Avec l'augmentation des concentrations de
CO2 dans l'atmosphère, des quantités toujours plus importantes de
ce gaz sont dissoutes dans les océans. L'acide carbonique ainsi
créé modifie l'équilibre chimique de l'eau de mer en rendant son pH
moins basique. Ce processus est appelé « acidification des
océans ». L'augmentation des niveaux de CO2 dans les océans
n'aboutira probablement jamais à obtenir une eau de mer acide. Mais
des variations en apparence minimes sur l'échelle de pH provoquent
des changements brutaux. Ainsi une diminution de 0,1 du pH
représente une augmentation de 30 % de l'acidité, ce qui suffit à
créer des impacts dévastateurs sur de nombreuses espèces
marines.
Des effets irrévocables
Les recherches sur les effets de l'acidification des océans en
sont à leurs débuts, on ne perçoit donc pas encore toutes ses
conséquences. On sait cependant qu'un pH plus acide réduit la
disponibilité des ions carbonates dans l'eau, nécessaires à la
construction et à la conservation des coquillages et des
squelettes. Il devient alors plus difficile pour les
micro-organismes contenus dans le plancton, par exemple, de
construire leurs coquilles. Non seulement ces organismes marins
vont dépenser plus d'énergie à essayer de former leur coquille,
affectant ainsi leur croissance, mais ils seront aussi plus
vulnérables à d'autres facteurs de stress. Ces micro-organismes
sont à la base de la chaîne alimentaire de centaines d'espèces, on
connaît encore mal les impacts que cela pourrait avoir sur
l'équilibre fragile des réseaux d'alimentation marine. Les coraux
profonds sont eux aussi touchés par ce phénomène et se développent
beaucoup plus lentement. La situation devient inquiétante, car par
endroits, l'érosion naturelle est plus rapide que la constitution
d'autres récifs coralliens, leur surface est donc en diminution.
Or, une espèce sur quatre dans les océans vit sur un récif
corallien… Le plus alarmant, c'est que ces changements dus à
l'acidification sont irrévocables : on ne peut prélever le CO2 une
fois qu'il est absorbé par les océans. Si nous n'agissons pas
rapidement, il faudra des dizaines de milliers d'années pour que le
l'océan retrouve son pH d'origine.
Quelles solutions ?
Nous sommes les principaux responsables de l'acidification, car
nous poursuivons notre consommation de carburants fossiles, nous
continuons à détruire les forêts et émettons donc toujours plus de
CO2. Depuis la révolution industrielle, l'acidité de la surface de
l'eau de mer a augmenté en moyenne de 30 %. C'est plus que les
variations enregistrées depuis un millénaire et, le plus
inquiétant, c'est que cette augmentation s'est faite probablement
100 fois plus vite ces dernières années que sur l'ensemble de la
période. La composition chimique des océans change donc vite. Trop
vite sans doute car les mers atteignent leur limite en termes de
capacité d'adaptation. Si les émissions de CO2 continuent
d'augmenter au même rythme, les projections montrent qu'il pourrait
y avoir une augmentation de l'acidité de 120 % d'ici à 2060. Dans
le monde des océans, où les différents écosystèmes sont liés et
interdépendants, ces résultats sont pour le moins alarmants. La
seule solution, c'est donc
d' émettre moins de CO2.
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