En Chine, 400 «villages du cancer» recensés
Pour
la première fois le ministère chinois de l'Environnement a publié la
liste des villages tellement pollués que la proportion des personnes
malades est alarmante.
Shanghaï
Pour une fois, c'est la propagande qui noircit le tableau. Le ministère chinois de l'Environnement a publié, pour la première fois, la liste de «villages du cancer», des bourgs où le niveau de pollution est tel que la proportion de personnes atteintes de cancer franchit des niveaux alarmants. La Chine compterait, selon les chiffres désormais officiels, plus de 400 de ces villages à la sinistre réputation, contre une centaine recensés jusqu'ici par les écologistes.
Dans un texte qui annonce la volonté de «protéger et contrôler les risques présentés par des substances chimiques pour l'environnement pendant la période du plan quinquennal (2011-2015», le ministère de l'Environnement reconnaît que le problème est de taille et estime que «les produits chimiques toxiques ont été à l'origine de nombreuses crises environnementales, liées à la pollution de l'air ou de l'eau. Il existe même de très sérieux cas, comme des villages du cancer dans certaines régions circonscrites.»
Dans les campagnes, les abus d'entreprises qui polluent sans complexe, alimentent le mécontentement social. Une gronde qui a gagné, depuis quelques années déjà, la classe moyenne, qui se mobilise régulièrement contre des menaces de pollution proches de ses lieux de vie. Plusieurs projets d'usines chimiques ont ainsi été suspendus sur la côte Est, à la suite de manifestations des résidents.
Mais la pollution qui a frappé Pékin en janvier a sans doute donné une nouvelle ampleur au débat. Un nuage, à la dangerosité inédite, a enveloppé la capitale chinoise pendant près de trois semaines au mois de janvier, trahissant l'étendue du phénomène, qui ne se limite pas à quelques poches industrielles. La question de la qualité de l'environnement, déjà récurrente, ne cesse depuis d'alimenter les commentaires des réseaux sociaux.
En 2009, le journaliste d'investigation de la télévision hongkongaise Phoenix TV Deng Fei avait publié une première carte de ces «villages du cancer». Une centaine avait été recensée et le reporter avait commencé à sensibiliser l'opinion sur la corrélation entre pollution et maladies contractées par les résidents. Depuis, le compte Sina Weibo (équivalent de Twitter) de Deng Fei, aujourd'hui suivi par près de trois millions de personnes, continue de mobiliser sur ces questions environnementales. Pour le Nouvel An chinois, le journaliste lançait une campagne «Montrez-moi les rivières sales», en proposant aux internautes de prendre en photo des exemples de pollution de l'eau, lors de leurs traditionnelles vacances dans leur province d'origine. L'idée a fait mouche. Des milliers de photos ont été repostées, offrant le triste paysage d'ordures déversées dans des rivières, ou d'usines rejetant leurs eaux usées non traitées dans les cours d'eau environnants.
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Pour une fois, c'est la propagande qui noircit le tableau. Le ministère chinois de l'Environnement a publié, pour la première fois, la liste de «villages du cancer», des bourgs où le niveau de pollution est tel que la proportion de personnes atteintes de cancer franchit des niveaux alarmants. La Chine compterait, selon les chiffres désormais officiels, plus de 400 de ces villages à la sinistre réputation, contre une centaine recensés jusqu'ici par les écologistes.
Dans un texte qui annonce la volonté de «protéger et contrôler les risques présentés par des substances chimiques pour l'environnement pendant la période du plan quinquennal (2011-2015», le ministère de l'Environnement reconnaît que le problème est de taille et estime que «les produits chimiques toxiques ont été à l'origine de nombreuses crises environnementales, liées à la pollution de l'air ou de l'eau. Il existe même de très sérieux cas, comme des villages du cancer dans certaines régions circonscrites.»
Dans les campagnes, les abus d'entreprises qui polluent sans complexe, alimentent le mécontentement social. Une gronde qui a gagné, depuis quelques années déjà, la classe moyenne, qui se mobilise régulièrement contre des menaces de pollution proches de ses lieux de vie. Plusieurs projets d'usines chimiques ont ainsi été suspendus sur la côte Est, à la suite de manifestations des résidents.
Mais la pollution qui a frappé Pékin en janvier a sans doute donné une nouvelle ampleur au débat. Un nuage, à la dangerosité inédite, a enveloppé la capitale chinoise pendant près de trois semaines au mois de janvier, trahissant l'étendue du phénomène, qui ne se limite pas à quelques poches industrielles. La question de la qualité de l'environnement, déjà récurrente, ne cesse depuis d'alimenter les commentaires des réseaux sociaux.
«Montrez-moi les rivières sales»
Avec le rapport du ministère de l'Environnement, le gouvernement central espère donner un gage de sa volonté de ne plus ignorer le problème, mais de le combattre. Alors qu'un nombre croissant de personnalités se mobilisent sur ces questions de pollution, Pékin espère peut-être s'acheter un sursis auprès de l'opinion publique.En 2009, le journaliste d'investigation de la télévision hongkongaise Phoenix TV Deng Fei avait publié une première carte de ces «villages du cancer». Une centaine avait été recensée et le reporter avait commencé à sensibiliser l'opinion sur la corrélation entre pollution et maladies contractées par les résidents. Depuis, le compte Sina Weibo (équivalent de Twitter) de Deng Fei, aujourd'hui suivi par près de trois millions de personnes, continue de mobiliser sur ces questions environnementales. Pour le Nouvel An chinois, le journaliste lançait une campagne «Montrez-moi les rivières sales», en proposant aux internautes de prendre en photo des exemples de pollution de l'eau, lors de leurs traditionnelles vacances dans leur province d'origine. L'idée a fait mouche. Des milliers de photos ont été repostées, offrant le triste paysage d'ordures déversées dans des rivières, ou d'usines rejetant leurs eaux usées non traitées dans les cours d'eau environnants.
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