mardi 21 avril 2015

Pesticides néonicotinoïdes: un rapport alarmant.


Cher ami, chère amie,
Un nouveau rapport scientifique vient d'être remis à la Commission européenne, qui dresse un constat alarmant sur les pesticides néonicotinoïdes tueurs d'abeilles (1).
Pour les scientifiques et les citoyens, le doute n'est plus permis : les conclusions de ce rapport jusfient largement une interdiction ferme et immédiate de ces substances.
Pourtant, la Commission européenne fait la sourde oreille. Et en face, des centaines de lobbyistes de l'agro-industrie sont en train de se démener pour obtenir la réhabilitation de leurs poisons - à coup de procès contre le moratoire devant la Cour européenne de justice, de chantage à l'emploi et à la délocalisation... 
...et à coup d'études «confidentielles» que personne n'a le droit de lire en dehors des institutions européennes - assurant que leurs produits 10 000 fois plus toxiques que le DDT ne sont dangereux ni pour les abeilles, ni pour la santé ou l'environnement...
La pression est énorme et nous avons plus que jamais besoin de vous.
A force de sonner le tocsin et de mobiliser les troupes, scientifiques et associations citoyennes ont gagné du terrain face aux pressions gigantesques de l'industrie agrochimiques sur les institutions.
Les pétitions de Pollinis pour faire interdire les pesticides néonicotinoïdes ont réuni plus d'un million de signatures, et aujourd'hui nous faisons appel à vous pour enfoncer le clou, et nous aider à doubler ce chiffre pour obliger la Commission à faire le seul choix qui s'impose face aux évidences fournies par la science : interdire – totalement et définitivement - les néonicotinoïdes et autres pesticides tueurs-d'abeilles. !
Déjà :
- En France, l'Assemblée nationale vient de voter un amendement interdisant les pesticides néonicotinoïdes à partir du 1er janvier 2016 (2). Et la bataille se poursuit au Sénat où l'amendement doit encore être adopté. Cela aurait été tout simplement impossible il y a quelques mois - preuve que les politiques ont bien entendu notre signal d'alarme !
- Aux Etats-Unis, l'Agence de protection de l'environnement (EPA), souvent accusée de complaisance vis-à-vis de l'industrie chimique, vient d'annoncer qu'elle suspendait purement et simplement toute nouvelle autorisation de néonicotinoïdes tant que les entreprises agrochimiques n'auront pas apporté la preuve de leur innocuité
 Et en Europe, le dernier rapport de l'EASAC - l'association réunissant les Académies scientifiques de tous les pays européens – est sans appel : les néonicotinoïdes ne sont pas seulement dangereux pour les abeilles, les bourdons et autres pollinisateurs indispensables à la diversité du monde végétal... ils représentent désormais une menace sérieuse pour la protection des cultures et l'avenir même de nos productions - et risquent de compromettre à terme la sécurité alimentaire de toute la population !
Face à ce constat alarmant, et aux initiatives prises en France et aux Etats-Unis, la Commission européenne doit tirer les leçons qui sautent aux yeux et interdire totalement les pesticides néonicotinoïdes.
Malheureusement, l'institution paraît faire la sourde oreille aux demandes des scientifiques et des citoyens.
Pire : lors de la présentation du dernier rapport de l'EASAC cette semaine, qui donne des informations saisissantes sur l'impact des néonicotinoïdes sur l'environnement et la biodiversité, le seul représentant de la Commission présent, le chef de l'Unité Pesticides à la Commission, a botté en touche.
Il a déclaré que cette étude n'apportait rien de nouveau, qu'elle n'avait pas de "valeur ajoutée" – et a écarté les conclusions pourtant frappantes des scientifiques d'un revers de la main.
Je vais vous détailler dans quelques instants les conclusions de cette étude, et vous jugerez par vous-même si les risques qu'elle décrit méritent d'être passés sous silence...
Mais avant ça, je veux m'assurer que vous compreniez bien l'enjeu, et que je peux compter sur vous pour signer dès maintenant votre pétition à la Commission européenne, et nous aider à récolter les millions de signatures dont nous avons besoin en diffusant ce message au maximum autour de vous.
Si les lobbies agrochimiques gagnent la bataille et qu'ils arrivent à convaincre la Commission de remettre les néonicotinoïdes sur le marché, c'est une catastrophe sanitaire et alimentaire sans précédent qui nous attend.
Je n'exagère pas.
Etude après étude, en laboratoire et sur le terrain, les scientifiques qui se sont penchés sur ces substances ont constaté des effets sur l'environnement et la biodiversité qui dépassent tout ce qu'on avait pu imaginer jusque-là.
Leurs conclusions sont accablantes, et chacune d'elle justifierait à elle seule une interdiction immédiate de l'utilisation de ces pesticides :

– Mode d'administration par enrobage : des graines mortelles pour les oiseaux et rongeurs des champs
Les néonicotinoïdes sont appliqués directement par enrobage autour de la graine, et 20 % de la substance se développe avec la plante, circulant dans sa sève, et suintant par ses feuilles pour décimer les insectes qui s'en approchent (ennemis ou amis...).
L'un des problèmes posés par ce mode d'administration (vous verrez qu'il y en a bien d'autres…), c'est que des graines hautement toxiques risquent de rester à la surface du champ et attirer les rongeurs et oiseaux qui s'en nourrissent habituellement.
Les effets à long terme sont dévastateurs sur les oiseaux : aux Pays-Bas, des espèces aussi communes autrefois que l'alouette des champs ont vu leur population diminuer de 96 % depuis 1990 (début de l'utilisation des néonicotinoïdes) - tandis que le bruant de maïs et la perdrix grise auront bientôt complètement disparu (3).
L'autopsie d'oiseaux sauvages (canards, pigeons…) montre la présence de néonicotinoïdes dans leur organismes. Il aura suffi parfois qu'ils ingurgitent une seule graine pour que la substance leur soit fatale : des études ont montré que la dose léthale pour une perdrix est de 6 graines, et de 1 graine et demi pour un moineau – des quantités qu'il est très facile de trouver aujourd'hui dans la nature et les champs (4).

– Pollution permanente des sols :
Comme dit précédemment, moins de 20 % seulement des néonicotinoïdes qui servent à enrober les semences sont absorbées par les plantes : les 80 % restants partent dans les sols (5), à des concentrations très fortes qui déciment les populations de vers de terre et autre laboureurs naturels de la terre.
Une fois dans les sols, les néonicotinoïdes peuvent y rester jusqu'à 3 ou 4 ans - assez pour anéantir toutes les aides naturelles à l'entretien et la régénération de la terre (6).

– Contamination des eaux, et extermination des espèces aquatiques :
Une grande partie de ces substances ne reste pas dans le sol, mais est lessivée par les pluies jusqu'aux aux cours d'eaux et aux nappes phréatiques.
Une étude menée en Californie a trouvé des néonicotinoïdes dans 89 % des cours d’eaux étudiés (7).
Les néonicotinoïdes sont très toxiques pour les invertébrés aquatiques, et les populations de poissons qui s'en nourrissent. Les populations aquatiques rendent naturellement des services de "nettoyage" des eaux qui ne sont pas remplaçables technologiquement à grande échelle. Leur disparition serait une catastrophe écologique sans précédent.
Or, une étude relève déjà une baisse désastreuse de la biodiversité des cours d'eaux en Allemagne, en France et en Australie – jusqu'à 42% de micro-organismes en moins aux endroits où l'on constate par ailleurs un taux de contamination élevé aux néonicotinoïdes (8). L'impact sur les poissons qui se nourrissent de ces organismes est encore difficile à mesurer…

– Menaces pour l'avenir de l'agriculture et la sécurité alimentaire
Le pire, c'est que les pesticides néonicotinoïdes ne permettent pas d'envisager une protection stable et pérenne des cultures face aux ravageurs qu'elles sont censés détruire.
Au contraire, il reste peu de temps avant que l'intégralité de ces ravageurs ne se soit accoutumé complètement à la substance, et y devienne insensible.
Les études menées sur le doryphore, le scarabée ravageur de la pomme de terre, montrent une résistance déjà 100 fois supérieure en dix années seulement (6).
Même chose pour la punaise du pêcher, l'un des ravageurs les plus tenaces en France : des études montrent que ce bio-agresseur a déjà procédé à une évolution génétique lui permettant de résister aux néonicotinoïdes (9).
Des études menées dans les champs montrent une insensibilité croissante des populations de punaises du pêcher à ces produits (10).
Des résistances sont en train de se développer chez les ravageurs du colza (11) et du blé (12) cultures traitées quasi-exclusivement avec des néonicotinoïdes par enrobage.
En clair, si rien n'est fait pour enrayer la spirale du tout-pesticides, d'ici quelques années les néonicotinoïdes ne seront même plus capables de protéger les grandes cultures contre les attaques des ravageurs.
Ils auront détruit durablement l'environnement, et nous laisseront avec des cultures sans protection, à la merci de ravageurs rendus surpuissants, et que plus rien ne pourra arrêter.
Même les ennemis naturels des parasites ne pourront plus rien pour nous aider, car leurs populations, sensibles aux néonicotinoïdes, sont déjà en voie d'extinction !
Personne, aujourd'hui, n'a de solution à proposer après ça. Même pas l'industrie agrochimique, qui pourtant continue de faire pression sur la Commission européenne pour remettre ses produits sur le marché – et s'assurer quelques années de profit supplémentaires avant le déluge...
Il est temps d'arrêter l'hécatombe, avant qu'il soit trop tard.
Il est évident que si on en arrive à de tels extrêmes, c'est la sécurité alimentaire de la population toute entière qui n'est plus assurée.
L'enjeu est dramatique, et dépasse largement les quelques milliards de profits que se font les industries agrochimiques en commercialisant ces produits.
Nous n'allons pas les laisser sacrifier notre santé, notre alimentation et celle des futures générations, tout ça pour satisfaire leurs profits immédiats !
La décision de la Commission, va être décisive pour notre avenir à tous : soit elle cède à la pression des lobbies agrochimiques, autorise les néonicotinoïdes et nous condamne tous à une catastrophe sans précédent...
... soit elle entend la mobilisation des citoyens et les appels de détresse des scientifiques, prend conscience du danger, et nous permet d'échapper au pire en interdisant pour de bon les pesticides néonicotinoïdes.
Il est clair que si les citoyens ne se regroupent pas rapidement pour constituer une force de frappe massive et organisée, et qu'on laisse le champ libre aux lobbies agrochimiques pour séduire la Commission, c'est la première option qui sera retenue...
C'est pourquoi nous faisons appel à vous, de toute urgence, pour nous aider à organiser une mobilisation massive dans toute l'Europe !
Pétition après pétition, nous avons déjà réussi à réunir les signatures de plus d'un million de citoyens à travers l'Europe, pour demander l'interdiction pure et simple des néonicotinoïdes.
Nouvelles évidences scientifiques en main, nous allons redoubler d'efforts pour mettre une pression déterminante sur la Commission et obtenir la victoire des citoyens et du bien commun sur les intérêts à court terme des agrochimiques !
Je compte sur vous pour signer dès maintenant votre pétition à la Commission européenne en cliquant ici, et pour partager cet email avec vos amis, votre famille, vos collègues, et tous vos contacts.
C'est très important : plus nous serons nombreux, et plus notre force de frappe sera déterminante pour peser face aux pressions des lobbies.
Alors, n'oubliez pas, après avoir signé votre pétition, de transférer ce mail le plus largement possible autour de vous.
Personne ne doit ignorer ce qui nous attend tous si ces pesticides sont remis sur le marché. Et, je crois que vous serez d'accord avec moi, personne ne peut accepter qu'on mette ainsi en danger l'avenir alimentaire de nos enfants, pour satisfaire aux intérêts de quelques grosses firmes bien placées !
Un grand merci par avance pour votre action, pour préserver l'environnement et la biodiversité, et assurer la pérennité de l'agriculture.
Bien cordialement,
Nicolas Laarman
Délégué général de Pollinis

Références :
(1) EASAC, Ecosystem services, agriculture and neonicotinoids
(2) http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/2064/AN/754.asp
(3) Gregory R. et al. (2005a). Developing indicators for European birds. Philosophical Transactions of the Royal Society of London B 360, 269–288
(4) Lopez-Antia, A., Ortiz-Santaliestra, M.E., Mougeot, F. & Mateo, R. (2013) Experimental exposure of red-legged partridges (Alectoris rufa) to seeds coated with imidacloprid, thiram and difenoconazole. Ecotoxicology, 22, 125–138
(5) Tapparo, A., Marton, D., Giorio, C., Zanella, A., Solda, L., Marzaro, M. et al. (2012) Assessment of the environmental exposure of honeybees to particulate matter containing neonicotinoid insecticides coming from corn coated seeds. Environmental Science and Technology, 46, 2592– 2599. doi: 10.1021/es2035152.
(6) Goulson, D. (2013), REVIEW: An overview of the environmental risks posed by neonicotinoid insecticides. Journal of Applied Ecology, 50: 977–987. doi: 10.1111/1365-2664.12111
(7) Starner K, Goh KS. Detections of the neonicotinoid insecticide imidacloprid in surface waters of three agricultural regions of California, USA, 2010-2011.
(8) Beketov MA, Kefford BJ, Schäfer RB, Liess M. Pesticides reduce regional biodiversity of stream invertebratesProceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America. 2013;110(27):11039-11043. doi:10.1073/pnas.1305618110.
(9) Puinean AM, Foster SP, Oliphant L, Denholm I, Field LM, et al. (2010) Amplification of a Cytochrome P450 Gene Is Associated with Resistance to Neonicotinoid Insecticides in the Aphid Myzus persicae. PLoS Genet 6(6): e1000999. doi: 10.1371/journal.pgen.1000999
(10) Slater R, Paul VL, Andrews M, Garbay M, Camblin P, Identifying the presence of neonicotinoidresistant peach-potato aphid (Myzus persicae) in the peach-growing regions of southern France and northern Spain. Pest Manag Sci. 2012 Apr;68(4):634-8. doi: 10.1002/ps.2307. Epub 2011 Nov 2.
(11) Pawe� WÃ�gorek, Marek Mrówczy�ski, Joanna Zamojska Resistance of pollen beetle (Meligethes eaneus F.) to selected active substances of insecticides in Poland. JOURNAL OF PLANT PROTECTION RESEARCH Vol. 49, No. 1 (2009)
(12) Studies on Resistance of Grain Aphid (Sitobion Avenae) to Neonicotinoid Insecticides (Education Papers posted on December 24th, 2014 )


Pollinis - Association Loi 1901
143 avenue Parmentier – 75010 Paris www.pollinis.org

Biodiversité: de moins en moins d'oiseaux en Europe

L’Europe abrite 421 millions d’oiseaux de moins qu’il y a 30 ans et la gestion actuelle de l’environnement apparaît incapable d’enrayer l’hécatombe de nombreuses espèces récemment encore communes, révèle une étude publiée lundi par le journal scientifique Ecology Letters.
Cette disparition alarmante de la faune ornithologique européenne est liée aux méthodes modernes d’agriculture et à la disparition de l’habitat. «C’est un avertissement qui vaut pour toute la faune européenne. La manière dont nous gérons l’environnement est insoutenable pour nos espèces les plus communes», explique Richard Gregory, de la Société royale pour la protection des oiseaux, qui a co-dirigé l’étude.
Un déclin allant jusqu’à 90% a été enregistré chez des espèces aussi communes que la perdrix grise, l’alouette des champs, le moineau et l’étourneau. Parallèlement, certains espèces rares d’oiseaux ont vu pendant la même période leurs effectifs s’améliorer grâce à des mesures de conservation, selon l’étude.
Les scientifiques, qui recommandent l’application rapide de nouveaux schémas agricoles et la mise en place de zones vertes en milieu urbain, ont analysé les données sur 144 espèces d’oiseaux de 25 pays européens, collectées en général par des observateurs bénévoles.

dimanche 19 avril 2015

Changement climatique: une priorité pour Obama

Barack Obama fait désormais de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité

Le réchauffement climatique, une priorité des Etats-Unis
Le réchauffement climatique, une priorité des Etats-Unis (Crédits : Reuters)
latribune.fr avec AFP  |   -  284  mots 
 
A l'approche de la Journée mondiale de la Terre, le président des Etats-Unis a alerté l'opinion sur les menaces découlant du réchauffement climatique. Les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine.
"Aujourd'hui, il n'y a pas de plus grande menace pour notre planète que le changement climatique": Barack Obama a lancé samedi un appel à l'action, à l'approche de la Journée mondiale de la Terre, mercredi 22 avril.

"La changement climatique ne peut plus être nié ni ignoré", souligne le président américain dans son allocution hebdomadaire, rappelant que 2014 avait été l'année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés de températures en 1880.
Deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine, les Etats-Unis se sont engagés sur une réduction de 26% à 28% de leurs émissions d'ici 2025 par rapport à 2005.
"C'est une problématique qui va bien au-delà de ma présidence", poursuit M. Obama. "Nous n'avons qu'une planète. Dans des années, je veux être capable de regarder nos enfants et nos petits-enfants dans les yeux et leur dire que nous avons fait tout notre possible pour la protéger".

Une visite dans les Everglades

M. Obama a annoncé qu'il se rendrait mercredi, à l'occasion de la Journée mondiale de la Terre, dans le parc national des Everglades, en Floride (sud-est), "l'un des lieux les plus singuliers du pays, mais aussi l'un des plus fragiles".
Dans cette partie du pays, "la montée du niveau des mers met en péril un trésor national et le moteur économique de l'industrie du tourisme", souligne-t-il.
Le président américain, qui a fait de la lutte contre le changement climatique l'une de ses priorités, espère conclure un accord mondial sur le climat en décembre à Paris, six ans après l'échec cuisant du sommet de Copenhague auquel il avait participé.

Changement climatique: déficit céréalier agravé au Niger.

Plus de 2,5 millions de personnes menacées par la faim au Niger

Le Niger doit en outre faire face à la présence de 200 000 réfugiés des pays voisins.
Plus de 2,5 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire au Niger en raison d'un déficit céréalier lié aux conditions climatiques, une situation aggravée par la présence de quelque 200 000 réfugiés ayant fui les attaques de Boko Haram, a annoncé samedi 18 avril le ministre nigérien de l'agriculture.
Cette précarité alimentaire, dans ce pays sahélien très pauvre en proie à des crises alimentaires récurrentes, est liée à un déficit céréalier de plus de 230 000 tonnes à l'issue de la campagne agricole 2014. Le gouvernement impute ce déficit à la sécheresse, aux inondations et à des attaques de chenilles.

200 000 réfugiés dans le pays

« On ne peut pas dire que le Niger est en insécurité chronique, mais ce phénomène reste très fréquent »,selon Vigno Hounkanli, le porte-parole à Niamey du Programme alimentaire mondial (PAM), qui compte assister 480 000 personnes à partir de juin.
« Nous faisons des distributions à partir de la période de soudure, quand les greniers sont vides et qu'il n'y a plus rien à manger », a-t-il précisé. La « soudure » est la période qui sépare la fin de la consommation des récoltes de l'année précédente – marquée par un épuisement complet des réserves –, des nouvelles récoltes. Elle dure plusieurs mois au Niger.
La présence dans le sud-est du Niger de « plus de 150 000 réfugiés » ayant fui les attaques des islamistes de Boko Haram et celle de « plus de 50 000 réfugiés » dans l'ouest, en provenance du nord du Mali a en outre eu un « impact négatif sur la situation alimentaire » de ces régions, a ajouté le nigérien de l'agriculture.
Pour tenter de résorber le déficit céréalier, le gouvernement a déjà lancé un programme de cultures irriguées sur 130 000 hectares pour produire 500 000 tonnes d'aliments, a-t-il assuré.
Pays pauvre très aride et à la démographie galopante, le Niger est souvent en proie à des crises alimentaires. En juin dernier, plus d'un million d'enfants âgés de moins de 5 ans, soit 14,1% de cette classe d'âge, souffraient de malnutrition aiguë, selon une étude gouvernementale.

Réchauffement climatique: famine agravée au Niger.

Plus de 2,5 millions de personnes menacées par la faim au Niger

Le Niger doit en outre faire face à la présence de 200 000 réfugiés des pays voisins.
Plus de 2,5 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire au Niger en raison d'un déficit céréalier lié aux conditions climatiques, une situation aggravée par la présence de quelque 200 000 réfugiés ayant fui les attaques de Boko Haram, a annoncé samedi 18 avril le ministre nigérien de l'agriculture.
Cette précarité alimentaire, dans ce pays sahélien très pauvre en proie à des crises alimentaires récurrentes, est liée à un déficit céréalier de plus de 230 000 tonnes à l'issue de la campagne agricole 2014. Le gouvernement impute ce déficit à la sécheresse, aux inondations et à des attaques de chenilles.

200 000 réfugiés dans le pays

« On ne peut pas dire que le Niger est en insécurité chronique, mais ce phénomène reste très fréquent »,selon Vigno Hounkanli, le porte-parole à Niamey du Programme alimentaire mondial (PAM), qui compte assister 480 000 personnes à partir de juin.
« Nous faisons des distributions à partir de la période de soudure, quand les greniers sont vides et qu'il n'y a plus rien à manger », a-t-il précisé. La « soudure » est la période qui sépare la fin de la consommation des récoltes de l'année précédente – marquée par un épuisement complet des réserves –, des nouvelles récoltes. Elle dure plusieurs mois au Niger.
La présence dans le sud-est du Niger de « plus de 150 000 réfugiés » ayant fui les attaques des islamistes de Boko Haram et celle de « plus de 50 000 réfugiés » dans l'ouest, en provenance du nord du Mali a en outre eu un « impact négatif sur la situation alimentaire » de ces régions, a ajouté le nigérien de l'agriculture.
Pour tenter de résorber le déficit céréalier, le gouvernement a déjà lancé un programme de cultures irriguées sur 130 000 hectares pour produire 500 000 tonnes d'aliments, a-t-il assuré.
Pays pauvre très aride et à la démographie galopante, le Niger est souvent en proie à des crises alimentaires. En juin dernier, plus d'un million d'enfants âgés de moins de 5 ans, soit 14,1% de cette classe d'âge, souffraient de malnutrition aiguë, selon une étude gouvernementale.

Centrales nucléaires: impossible démantèlement.

Centrales nucléaires : démantèlement impossible ?

LE MONDE TELEVISION | |
 
Le démontage de centrales nucléaires engendre un problème de stockage de toutes les pièces devenues des déchets radioactifs.
Le nucléaire devrait fournir des sujets aux documentaristes pendant au minimum quelques centaines d'années. Car le problème essentiel de l'énergie nucléaire est celui-ci : quoi qu'il arrive, ses conséquences sur les sociétés humaines seront très durables, en raison de la radioactivité qu'elle génère. De nouvelles enquêtes télévisées apportent des lumières originales sur un sujet qu'on pourrait croire rebattu. C'est le cas de ce film très intéressant réalisé par Bernard Nicolas, qui s'intéresse au sort des réacteurs nucléaires parvenus en fin de durée de fonctionnement. Ils sont près de quinze chaque année dans le monde.

Le problème, comme le montre de manière très pédagogique le film avec des reportages en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, est que l'industrie ne maîtrise pas cette technique difficile.

Pourquoi si difficile ? Parce que, après trente à quarante ans de production d'électricité par la fission de l'atome, tous les matériels intégrés dans le réacteur sont irradiés à un degré plus ou moins important. La technique de démontage s'avère très délicate si l'on veut éviter la contamination des travailleurs. De même, il faut ensuite enfermer très soigneusement les différents matériaux et liquides radioactifs pour éviter qu'ils contaminent l'environnement.

"PAS DE FUITE AVANT 300 000 ANS"

De surcroît, le démantèlement crée un problème de stockage des pièces de la centrale devenues déchets radioactifs. Le plus souvent, elles seront stockées aux abords mêmes de la centrale. Pour combien de temps ? "Au moins vingt ans, précise Jay Hyland, directeur de la sécurité nucléaire de l'Etat du Maine, aux Etats-Unis, probablement trente-cinq à quarante ans, ou peut-être même cent ans... Je ne sais pas."

L'espoir des nucléaristes serait de les enfouir sous terre. Mais là non plus, rien n'est vraiment maîtrisé. Dans la mine de sel d'Asse, en Allemagne, on a commencé il y a quarante ans à enfouir des déchets nucléaires. En 2004, la montagne de granit voisine a commencé à bouger et le site d'enfouissement à se fissurer. Et il faut y injecter du béton en permanence. On prépare un autre site dans une mine de fer à Konrad.

"Dans le pire des scénarios, assure Anja Schulte-Lutz, de l'Office fédéral contre les radiations, il n'y aura pas de fuite avant 300 000 ans." Mais, observe l'écologiste Udo Dettmann, "on nous a dit il y a quarante ans qu'Asse était sûr, et l'on s'est trompé. On n'est pas certain que, dans quarante ans, on ne nous dira pas de nouveau qu'on s'était trompé."

Les déchets éléctroniques: ils s'accumulent et sont encore bien trop peu recyclés.

Le poids des déchets électriques et électroniques a atteint un nouveau record en 2014

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
 
Chaque Français produit environ entre 16 et 20 kg de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) par an.
Le poids des déchets électriques et électroniques, ou « e-déchets », a atteint un record dans le monde en 2014, à 41,8 millions de tonnes, contre 39,8 millions en 2013, indique un rapport publié dimanche 19 avril.
Près de 60 % de ces produits étaient des équipements de cuisine, de salle de bain ou de buanderie, selon cette étude publiée par l'Université des Nations-Unies (UNU). Quelque 7 % étaient des téléphones portables, des calculatrices, des ordinateurs portables ou encore des imprimantes.

Etats-Unis et Chine en tête

Selon l'étude, la Norvège est le pays qui produit la plus grande quantité de e-déchets par habitant, avec 28,4 kilos, suivi de la Suisse (26,3 kilos) et l'Islande (26,1 kilos). La France arrive en 8e position, avec 22,2 kilos par habitant.
La région qui génère le moins de e-déchets est l'Afrique, avec un rejet estimé à 1,7 kilos par habitant. Au total, le continent a produit 1,9 millions de tonnes de ces déchets.
Mais en termes de volume cette fois-ci, ce sont les Etats-Unis et la Chine qui arrivent en tête, totalisant tous deux 32 % de la part mondiale de e-déchets, suivis par le Japon, l'Allemagne et l'Inde.

Une valeur de 48 millions d'euros

Moins d'un sixième de ces déchets ont été correctement recyclés, souligne aussi l'étude. Or ils renferment de précieuses ressources comme le fer, le cuivre, ou l'or : ces déchets avaient ainsi pour 2014 une valeur estimée à 48 milliards d'euros.
« Au niveau mondial, les e-déchets constituent une précieuse 'mine urbaine', un large réservoir potentiel de matériaux recyclables », souligne David Malone, sous-secrétaire général des Nations-Unies et recteur de l'UNU.
Ils contenaient aussi 2,2 millions de tonnes de composants dangereux, comme le mercure, le cadmium ou le chrome, une « 'mine toxique' qui doit être gérée avec une attention extrême », avertit M. Malone. Le cap des 50 milions de tonnes déchets électriques et électroniques annuels devrait être atteint en 2018.
Lire aussi le portrait (en édition abonnés) : Françoise Berthoud, écologue du numérique

Frédéric, 47 ans et citoyen du monde.